Flip Thinking, transformer les problèmes en opportunités

Flip Thinking ou comment regarder un problème autrement

Le Flip Thinking est une technique de pensée utilisée pour résoudre des problèmes. Elle a ceci d'original qu'elle pose une vision optimiste et factuelle de la réalité. Le principe est de "retourner" la situation problématique, et d'utiliser les impacts négatifs comme point de départ d'une nouvelle situation. Nos voisins hollandais, qui en sont les auteurs, résument le Flip Thinking à travers cette expression : "Turn problems into opportunities!".

Le Flip Thinking en quelques images

Pourquoi les hollandais pratiquent-ils l'art du Flip Thinking ?

Il n'est pas du tout anodin que cette méthode soit née aux Pays-Bas. Ce pays présente une particularité unique : il vit depuis toujours sous la menace d'être totalement englouti.

En 1953 puis 1976, les Pays-bas subissent de terribles inondations maritimes. Dans la région de Zeeland, des milliers d'habitants meurent noyés. Les politiques de l'époque avouent leur incapacité à lutter contre la mer. Mais ils développent une logique implacable : puisque les inondations existent, autant qu'elles servent !

Le gouvernement fait alors construire les barrages de Zeeland : des brises lames qui ralentissent les vagues maritimes tout en récupérant l'énergie pour la transformer en électricité.

Conséquence : plus d'inondations depuis, et de l'électricité gratuite.

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Appliquer la méthode Flip Thinking

L'un des motifs qui peut stopper l'action dans le cadre d'un projet est l'apparition d'un "problème".

Celui-ci - s'il perdure - finit souvent par cristalliser la pensée et l'énergie des personnes, d'autant plus lorsque les solutions testées pour le régler ne fonctionnent pas et surtout ne changent aucunement la nature même du problème.


Prenons un exemple : une garderie est confrontée quotidiennement au retard des parents, qui occasionnent des heures supplémentaires pour le personnel, ce qui met en danger l'équilibre économique de la structure. C'est un problème, qui va être formulé comme suit :

"OUI, les parents sont occupés, MAIS nous ne pouvons tolérer les retards" (logique du "YES-BUT").

Les solutions vont alors consister à mettre en place un registre des retards, voire à pénaliser les retardataires via une taxe. Mais le constat est que ces solutions ne fonctionnent pas : non seulement les parents continuent à être en retard, mais les relations avec le personnel finissent par se tendre.


L'approche du FlipThinking va consister à changer de regard et de posture sur le "problème".

D'abord, en le requalifiant comme un fait : "OUI, les parents sont vraiment très occupés ET cela occasionnent des retards" (logique du "YES-AND").

Puis, en faisant de la situation un nouveau point de départ à la réflexion. Ce changement de posture peut sembler simple, mais il est redoutable. Ainsi la garderie en vient à proposer un nouveau service d'organisation du repas du soir : les parents peuvent rejoindre leurs enfants pour partager un repas collectif. Tout le monde est gagnant : les parents n'ont plus besoin de courir ; le repas collectif crée de la cohésion sociale et la garderie bénéficie d'un nouveau centre de profit.


Les Hollandais résume l'approche FlipThinking ainsi : "Turn a problem into an opportunity". Le principe est de "retourner" la situation problématique et d'utiliser les impacts négatifs comme point de départ d'une nouvelle solution pérenne.

Flip Thinkingrésoudre problème

Quelques exemples concrets de Flip Thinking

Le "problème" de la chute des seniors

Le vieillissement de la population occasionnent une augmentation des accidents chez les personnes âgées qui, suite à une chute et du fait de la fragilisation des os, se retrouvent alors invalides et doivent renoncer à vivre chez eux.

Partant de ce constat - et surtout de l'impossibilité de prévenir les chutes - des thérapeutes néerlandais travaillant dans des centres de rééducation hospitaliers ont eu l’idée de proposer aux personnes de 65 ans à 83 ans environ des cours de gymnastique dont l'objectif est "d'apprendre à tomber".

Résultat : une baisse des accidents graves, moins de frais de santé et d'hospitalisation.

Le "problème" des prisons vides

L'importante baisse de la criminalité aux Pays-Bas entraîne le fermeture de nombreuses prisons : 27 centres pénitentiaires ont ainsi fermé depuis 2014. Les autorités imaginent alors de nouvelles utilisations de ces espaces inoccupés : bureaux d'entreprises, jeu de prison escape grandeur nature, centre d’accueil pour personnes réfugiées, logements provisoires, conversion en nouveaux habitats...

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LE "problème" des enfants qui courent dans les couloirs

"Ne cours pas dans les couloirs !" C'est une règle dans de nombreuses écoles. Et pourtant, empêche-t-elle les enfants de courir ? Suffit-elle à éviter les accidents dans les couloirs ?

L'école danoise de Tovshøjskolen a décidé de traiter le "problème" autrement que par l'interdiction. Comment ? en inventant la "piste à course".


Les couloirs sont "coupés" en 2 parties : une moitié est destinée à la course à pied, l'autre moitié à la marche silencieuse. De cette façon, chacun peut choisir à quelle vitesse il veut aller. Dans la pratique, il s'est avéré que presque tous les enfants utilisent l'hippodrome et que les enseignants sont les seuls à marcher tranquillement.

Mais maintenant, ils ne sont plus dérangés l'un par l'autre.

De plus, laisser les enfants courir présente d'autres avantages : les enfants en tirent de l'énergie lorsqu'ils sont fatigués ou somnolents. Les enfants hyperactifs peuvent dépenser leur énergie.

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Le "problème" des écoles qui se vident

Comme dans d'autres pays européens, les écoles hollandaises font face à des budgets en baisse, notamment du fait du manque d'élèves. En conséquence, de plus en plus de tâches, telles que l'entretien du bâti et du jardin, ou le rôle de gardien, doivent être prises en charge par le personnel enseignant.

Face au "problème", l'école Heijenoord (Arnhem) a innové :

  • L'école propose aux parents exerçant une profession en free-lance ou adeptes du télé-travail de profiter des espaces / salles inoccupés de l'école.  
  • En contrepartie, les parents donnent de leur temps pour se partager les tâches qu'occupent traditionnellement les assistants de classe, les concierges et le personnel administratif.

La directrice Agnes Spikkler témoigne : "Les enseignants peuvent se concentrer sur leur mission d'éducation. Les parents quant à eux bénéficient d'un service de coworking. L'école économise en frais de fonctionnement. Et au-delà du soutien logistique, on constate que les parents s'impliquent davantage dans l'éducation de leurs enfants."


Au démarrage en 2012, 13 parents utilisaient déjà les bureaux inoccupés pendant les heures de cours, à la faveur de quelques aménagements : machine à café, WiFi, lampes. Seul un lavabo blanc, bas sur le mur, rappelle qu'il s'agit d'une salle de classe.

Audrey Lefebvre

Audrey Lefebvre

Associée Aénéis

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